Activité anti-tumorale de la cyproheptadine dans le carcinome urothélial

par | 16 Avr 2023

Une molécule ancienne, la cyproheptadine

D’abord, je viens de lire une publication concernant la cyproheptadine, une molécule anti-histaminique que j’avais utilisée à l’époque.

De plus, cette molécule connue sous le nom de Périactine avait également des propriétés pour prendre du poids.

Elle a été brevetée en 1959 et mise sur le marché en 1961. Mon utilisation remonte à 1969 pour mes multiples allergies:

Des propriétés anti-tumorales

On peut donc noter qu’une ancienne molécule aux propriétés anti-allergiques marquées a aussi des propriétés anti-tumorales en étant repositionnée:

https://aacrjournals.org/cancerres/article/83/7_Supplement/2243/722556

De nouvelles perspectives

Le carcinome urothélial (CU) est la deuxième malignité la plus fréquente de l’appareil urinaire avec un taux élevé de récidive.

On utilise actuellement la chirurgie suivie de chimiothérapie.

Pour les auteurs, il est urgent de mettre au point de nouvelles thérapies ayant des effets secondaires minimes.

Leur étude précédente a montré que la cyproheptadine (CPH), un antihistaminique, présentait une activité antitumorale in vitro et dans un modèle xénographique.

Dans cette étude, ils ont examiné les gènes qui sont différentiellement exprimés après le traitement avec CPH dans les cellules UC.

Mécanisme d’action

Leur résultat a montré une régulation à la hausse de plusieurs gènes, dont l’IRF6 après le traitement par CPH dans les cellules UC BFTC905.

D’autres expériences ont révélé que le traitement de la CPH pourrait rétablir l’expression de l’IRF6 dans plusieurs autres lignées cellulaires UC.

Les chercheurs ont constaté que l’hypométhylation du promoteur et l’enrichissement de l’acétylation H3K27, ainsi qu’à la mono-méthylation H3K4 en sont le mécanisme d’action.

Inhibition de la croissance tumorale par la cyproheptadine

Fait important, le traitement de la CPH peut inhiber la croissance tumorale dans un modèle de tumeur de souris syngénique.

Ainsi, le traitement combiné de CPH et de barrage immunitaire favorise l’inhibition tumorale.

Les chercheurs ont constaté que les cellules NK sont significativement enrichies dans le groupe de traitement CPH, par rapport au contrôle DMSO.

De plus, les expériences de co-culture ont confirmé que les cellules UC pré-traitées avec CPH ont montré une cytotoxicité accrue à médiation NK-92.

Des conclusions favorables qui méritent une recherche approfondie

Ces résultats suggèrent que le traitement de la CPH peut inhiber la croissance tumorale, par amorçage épigénétique de l’IRF6 en UC.

En conclusion, le rôle de la CPH dans l’obtention d’une réponse immunitaire innée anti-tumorale mérite une recherche plus approfondie.

Bernard SUDAN

Ex Chef de laboratoire en toxicologie et pharmacologie LabHead Ciba-Geigy, CIBA, Novartis, Bâle, 1975-2006 Research Nicotine as a hapten in seborrheic dermatitis, The Lancet, British Medical Journal, British Journal of Dermatology, Food and Chemical Toxicology, "Nicotine and Immunology" in Drugs of Abuse and Immune Function Ronald R. Watson ed.

https://www.researchgate.net/profile/Bernard-Sudan

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https://blogs.mediapart.fr/bernard-sudan/blog/110720/dermite-seborrheique-et-fiasco-de-la-recherche-en-dermatologie

https://blogs.mediapart.fr/bernard-sudan/blog/170818/de-1887-2020-l-effondrement-du-dogme-de-la-dermite-seborrheique