Des milliards de mégots de cigarettes sont jetés sur notre planète sans émouvoir particulièrement ses habitants et ainsi depuis bien longtemps.
Une récente étude publiée dans la revue « Environmental Pollution » vient éclairer le devenir de l’absorption de nicotine à partir des mégots de cigarettes jetés :
Alors que l’alcaloïde nicotine est présent naturellement dans certaines plantes notamment de la famille des solanacées (tabac et en faibles quantités dans les aubergines, tomates, poivrons, etc.), on retrouve actuellement une contamination de plantes qui normalement n’en contiennent pas.
Les chercheurs de cette étude ont ainsi montré que la présence de tabac et de mégots de cigarettes éparpillés sur le sol au pied de plantes ne contenant normalement pas de nicotine pouvaient provoquer une absorption de nicotine par la plante réceptrice selon leur schéma:
Selon cette étude, cette voie de contamination existe même lorsqu’il n’y a qu’un mégot de cigarette par mètre carré. Même cette pollution mineure entraîne – du moins dans le cas du basilic et de la menthe poivrée – des contaminations très élevées en nicotine, qui dépassent le niveau maximal de résidus de plus de 20 fois !
Les auteurs soulignent clairement que la présence des mégots de cigarettes sur le terrain laissés par les ouvriers agricoles peut être la raison de la généralisation de la contamination par la nicotine dans les plantes. Ils en concluent qu’il est nécessaire d’éviter de tels comportements par le biais de l’éducation, de la sensibilisation et en intégrant cette question dans les directives de bonnes pratiques agricoles.
Une autre étude récente dans la revue « Chemosphere » montre aussi la contamination par les déchets de mégots de cigarettes. Les auteurs alarment sur les conséquences de leurs détections alors que les mégots de cigarettes sont équivalents aux déchets en plastique en termes de nombre de pièces rejetées directement dans l’environnement :
L’analyse de certaines éléments métalliques (As, Pb, Cd, Cu, Ni, Cr, Co, Al, Mn, Zn et Fe) montre que ceux-ci sont essentiellement liés aux nanoparticules par gramme de carbone libéré. En prenant en compte la diffusion des nanomatériaux dans différents environnements, leurs résultats suggèrent une nouvelle contamination émergente et globale de l’environnement par les mégots de cigarettes, comparable aux sacs en plastique qui doit être considérée de toute urgence !
On peut ainsi en conclure que les milliards de mégots jetés dans le monde polluent le sol, l’eau des rivières ou de la mer et que des mesures simples d’éducation permettraient de collecter ces mégots afin d’éviter une pollution de masse :
La présence de nicotine dans la fumée de tabac passive avait déjà provoqué de nombreux débats à la fin des années soixante-dix et a été à l’origine de la protection des non-fumeurs dans les lieux publics la décennie suivante. Les effets secondaires d’une telle présence de nicotine n’apparaissent qu’après de longues décennies, notamment concernant certaines maladies de la peau dont la dermite soi-disant séborrhéique que j’ai étudiée depuis 1978, une réaction à l’haptène nicotine et devraient faire réfléchir sur la présence de contaminants dans le sol, l’eau et l’air :
Les paroles ne suffisent plus, il faut maintenant des actes !
Ex Chef de laboratoire en toxicologie et pharmacologie LabHead Ciba-Geigy, CIBA, Novartis, Bâle, 1975-2006 Research Nicotine as a hapten in seborrheic dermatitis, The Lancet, British Medical Journal, British Journal of Dermatology, Food and Chemical Toxicology, "Nicotine and Immunology" in Drugs of Abuse and Immune Function Ronald R. Watson ed.
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