Confirmation de l’haptène nicotine
Des chercheurs biélorusses de Vitebsk ont publié en 2023 une étude visant à évaluer l’hypersensibilité à la nicotine chez des patients avec un statut de tabagisme différent.
https://www.immunopathology.com/en/article.php?carticle=575
Confirmation du rôle d’haptène
Ma première publication démontrait en 1978 que la nicotine du tabac pouvait être un haptène à l’origine de la dermatite séborrhéique. Or, cette possibilité était totalement niée en dermatologie et immunologie. Après 1978, la nicotine est devenue par enchantement un haptène !
Les résultats biélorusses
Les chercheurs ont effectué des tests cutanés par prick test pour éviter d’éventuels chocs anaphylactiques. L’étude portait sur 26 volontaires, 10 (38,46%) hommes et 16 (61,54%) femmes. Parmi eux, 9 (34,61%) fumeurs, 11 (43,31%) non-fumeurs et 6 (23,07 %) patients ayant des antécédents de tabagisme. La moyenne d’âge des participants était de 34 ans.
L’examen comprenait la spirométrie, un test pour détecter le dermographisme cutané
et des tests cutanés avec une solution standard de nicotine.
Ils avaient deux groupes, l’un avec des patients non-fumeurs (n = 11) et un autre avec des patients ayant des antécédents de tabagisme (n = 6).
Les chercheurs ont détecté des tests positifs (++) avec une solution de nicotine chez une personne (9 % et 16,6 %, respectivement) dans chaque groupe. Ils ont ensuite observé un résultat de test positif (+) chez 1 patient non-fumeur (9 %) et chez un fumeur ayant des antécédents de tabagisme (16,6 %).
Dans le groupe des fumeurs (n=9), ils ont observé un résultat positif (+) chez 2 patients (22,2%).
Conclusion
Chez les fumeurs, l’hyperréactivité cutanée à la nicotine est moins prononcée, apparemment due à la désensibilisation des récepteurs nicotiniques. Ils soulignent le développement d’une plus grande tolérance que chez les non-fumeurs et les volontaires ayant des antécédents de tabagisme.
Six volontaires apparemment sains sur 26 ont révélé une hypersensibilité cutanée à la nicotine. Ces résultats nécessite une surveillance dynamique de ces personnes pour déterminer le rôle de l’hypersensibilité à la nicotine comme facteur de risque pour le développement de la maladie pulmonaire obstructive chronique et de l’asthme bronchique.
Nouvelles perspectives en dermatologie
Après ces résultats sur des volontaires sains, on peut se demander pourquoi les dermatologues ne testent pas systématiquement leurs patients.
En effet, il serait judicieux de tester les dermatites séborrhéiques et atopiques ainsi que les psoriasis. On peut souligner l’importance de la médecine observationnelle pour résoudre l’étiologie des maladies de la peau.
https://raspublishers.com/framework/uploads/articles/The_power_of_observa–31.pdf
Ex Chef de laboratoire en toxicologie et pharmacologie LabHead Ciba-Geigy, CIBA, Novartis, Bâle, 1975-2006 Research Nicotine as a hapten in seborrheic dermatitis, The Lancet, British Medical Journal, British Journal of Dermatology, Food and Chemical Toxicology, "Nicotine and Immunology" in Drugs of Abuse and Immune Function Ronald R. Watson ed.
https://www.researchgate.net/profile/Bernard-Sudan
https://www.dermiteseborrheique.net
https://www.bernardsudan.net/
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