Dermite séborrhéique et fausse piste du champignon Malassezia

La fausse piste des spores de Malassez

La dermite séborrhéique (DS) a été décrite pour la première fois en 1887 par Unna qui impliqua les glandes sébacées nombreuses au niveau du visage à l’origine de cette réaction de la peau qui touche entre 3 et 5% de la population actuellement.

Au début du vingtième siècle, de nombreux dermatologues impliquèrent le champignon pityrosporum ou spore de Malassez comme étant la cause de cette réaction de la peau car sa présence localement en faisait un agent infectieux potentiel.

Il fallut attendre 1982 avec la mesure de la séborrhée équivalente dans deux groupes de patients avec et sans dermite séborrhéique pour en conclure que la séborrhée n’était pas l’agent étiologique. Ensuite en 1986, une étude montra que pityrosporum n’était qu’un saprophyte de la peau et que son implication était illusoire car le succinate de lithium, un sel de lithium était efficace pour bloquer la réaction cutanée sans avoir une quelconque influence sur pityrosporum : https://www.bernardsudan.net/les-sels-de-la-mer-morte-comme-nouvelle-approche-pour-le-traitement-de-la-dermatite-seborrheique/

Une récente étude a analysé le génome de Malassezia arunalokei et son implication éventuelle dans l’étiologie de la dermite séborrhéique. Or, ces chercheurs concluent que sa présence sur le visage n’est pas en lien avec la réaction de DS :

https://journals.asm.org/doi/full/10.1128/spectrum.00506-22

Aucun lien avec la dermatite séborrhéique

Leur conclusion est claire : « Enfin, notre analyse du mycobiome facial de cohortes précédemment recrutées a révélé que l’abondance de M. arunalokei n’est pas associée à la dermatite séborrhéique/pellicules ou à l’acné, mais qu’elle est plus abondante sur le front et la joue que sur le cuir chevelu. » alors qu’au départ ces auteurs semblaient impliquer ce champignon : « Malassezia est le champignon résidant principalement sur la peau humaine et provoque diverses maladies de la peau, y compris la dermatite séborrhéique et les pellicules. À ce jour, 18 espèces ont été signalées, et parmi elles, M. restricta est la plus prédominante sur la peau humaine, en particulier sur le cuir chevelu. »

Allergie à l’haptène nicotine depuis 1978

Mes travaux publiés depuis 1978 et impliquant l’haptène nicotine à l’origine de cette réaction de la peau au visage sont donc potentiellement les seuls en mesure de prouver une étiologie allergique à l’origine de cette maladie de la peau qui est apparue à une époque où la fumée de tabac a commencé par envahir les lieux publics et alors que les mastocytes tissulaires à la base des glandes sébacées apparaissent comme étant les cellules cibles de cette réaction de la peau:

Bernard SUDAN
Bernard SUDAN

Ex Chef de laboratoire en toxicologie et pharmacologie LabHead Ciba-Geigy, CIBA, Novartis, Bâle, 1975-2006 Research Nicotine as a hapten in seborrheic dermatitis, The Lancet, British Medical Journal, British Journal of Dermatology, Food and Chemical Toxicology, « Nicotine and Immunology » in Drugs of Abuse and Immune Function Ronald R. Watson ed.

https://www.researchgate.net/profile/Bernard-Sudan
https://www.dermiteseborrheique.net

https://www.bernardsudan.net/

https://www.youtube.com/channel/UCeQB3vdsKeZU-E0zORZr0vQ?view_as=subscriber

https://blogs.mediapart.fr/bernard-sudan/blog/110720/dermite-seborrheique-et-fiasco-de-la-recherche-en-dermatologie

https://blogs.mediapart.fr/bernard-sudan/blog/170818/de-1887-2020-l-effondrement-du-dogme-de-la-dermite-seborrheique

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