Faux espoirs de la dermatologie

Une récente publication en dermatologie met l’accent sur un « changement majeur du traitement de la dermatite séborrhéique ». En effet, le titre de cette publication est particulièrement marqué d’une future victoire illusoire: Roflumilast et le paysage changeant du traitement de la dermatite séborrhéique

https://journals.sagepub.com/doi/10.1177/10600280251355662

Le roflumilast

Le roflumilast est une molécule inhibitrice de la phosphodiestérase 4 que la revue Prescrire a déconseillée.

En effet, cette molécule est utilisée contre la bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO).

Entretemps, la recherche en dermatologie a essayé de développer une crème de roflumilast. Ainsi, le laboratoire américain Arcutis ciblait aussi le psoriasis et les dermatites atopiques et séborrhéiques.

Une publication biaisée

Ainsi, dans l’article payant cité plus haut, on peut trouver plusieurs erreurs méthodologiques.

Cet article examine les données d’essais cliniques qui évaluent la sécurité, l’efficacité et l’application clinique du roflumilast, un inhibiteur de la phosphodiestérase-4, pour le traitement de la dermatite séborrhéique.

En effet, on ne fait pas une revue de la littérature dans PubMed sur une période du 1er janvier 1950 au 13 avril 2025 ! La molécule roflumilast est récente en dermatologie et surtout pas depuis 1950 ! PubMed cite 14 études depuis 2022 ! Les auteurs veulent ainsi faire croire à un grand recul pour cette molécule !

PubMed nous apporte quelques surprises avec 14 publications seulement depuis 2022 !

Résultats pitoyables

Les auteurs de cette publication comparent 2 études avec des résultats pitoyables. En effet, vouloir montrer une efficacité du roflumilast (73,8%) face à une crème placebo (40,9%) est particulièrement périlleux ! De même dans une seconde étude la comparaison roflumilast (79,5%) face au placebo (58%) fait sourire.

Une conclusion risquée

Leur conclusion est également risquée. « Le roflumilast est efficace pour traiter la dermatite séborrhéique. De futurs essais devraient comparer sa sécurité et son efficacité avec d’autres médicaments. »

En effet, il faut un peu plus de recul pour pouvoir tirer une conclusion aussi péremptoire !

De plus, une étude de 8 semaines est beaucoup trop longue face à une crème de chlorure de magnésium efficace dans les premières 48 heures et sans effets secondaires.

Il faut cibler les cellules impliquées à l’origine des dermatites atopiques et séborrhéiques, les mastocytes tissulaires. La stratégie correcte consiste donc à se concentrer sur une étiologie précise.

https://www.researchgate.net/publication/384014132_Mast_Cells_Magnesium_Chloride_and_Seborrheic_Dermatitis_as_an_Allergic_Skin_Disease

Bernard SUDAN

Ex Chef de laboratoire en toxicologie et pharmacologie LabHead Ciba-Geigy, CIBA, Novartis, Bâle, 1975-2006 Research Nicotine as a hapten in seborrheic dermatitis, The Lancet, British Medical Journal, British Journal of Dermatology, Food and Chemical Toxicology, "Nicotine and Immunology" in Drugs of Abuse and Immune Function Ronald R. Watson ed.

https://www.researchgate.net/profile/Bernard-Sudan

https://www.dermiteseborrheique.net
https://www.bernardsudan.net/

https://www.youtube.com/channel/UCeQB3vdsKeZU-E0zORZr0vQ?view_as=subscriber

AIMSIB: Dermatite Séborrhéique Origine et traitement

AIMSIB: Le magnésium des sels de la mer morte en dermatologie