Activités pharmacologiques, éthnomédicinales, phytopharmaceutiques, cliniques, phytochimiques et toxicologiques de Moringa oleifera

Moringa oleifera et ses vertus

Après Artemisia annua et Urtica dioica, voici une troisième plante Moringa oleifera qui mérite toute notre attention pour ses vertus.

Des chercheurs indiens et sud-africains ont publié début 2023 une revue générale des activités de la plante Moringa oleifera.

https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC9916933/

Distribution de Moringa oleifera

On peut consulter les informations relatives à Moringa oleifera sur Wikiphyto : http://www.wikiphyto.org/wiki/Moringa . Sa répartition est précisée dans la publication.

Mes précédentes informations

Depuis 2020 j’avais publié plusieurs papiers relatifs aux propriétés anti-SARS-CoV-2 de Moringa oleifera et également ses propriétés anti-allergiques :

Les activités traditionnelles

Les indiens utilisaient déjà Moringa oleifera depuis mille ans avant JC. Les chercheurs citent même l’Égypte ancienne qui utilisait des pommades cutanées. Ainsi l’ethnomédecine nous amène vers les propriétés pharmacologiques de cette plante. L’analyse des molécules dans les feuilles, les fleurs et les graines va faciliter la compréhension de cette efficacité contre certaines pathologies.

Activité antimicrobienne et antifongique

On peut retrouver de nombreuses publications montrant les activités antimicrobienne et antifongique. L’extrait méthanolique de feuilles de Moringa oleifera peut exercer une inhibition des infections urinaires causées par des bactéries Gram négatif et Gram positif. Ces bactéries étudiées sont Klebsiella pneumoniae, Staphylococcus aureus, Escherichia coli et Staphylococcus saprophyticus.

Activités anti-inflammatoires

Les composés actifs tels que les tanins, les phénols, les alcaloïdes, les flavanoïdes, les caroténoïdes β-sitostérol, la vanilline et la moringine ont des propriétés anti-inflammatoires.

Les chercheurs résument également de nombreuses autres propriétés anti-inflammatoires de cette plante.

Activité antioxydante

La myricétine, dérivée de l’extrait de graines de Moringa, s’est avérée être un meilleur antioxydant que le BHT (Hydroxytoluène butylé) et l’alpha-tocophérol.

Activité anticancéreuse

Les extraits aqueux du Moringa inhibe la croissance des cellules tumorales et réduit la ROS (espèces réactives de l’oxygène) dans les cellules cancéreuses.

Une étude récente basée sur la modélisation informatique suggère que Moringa oleifera contient de la rutine avec la plus grande affinité de liaison avec BRAC-1 (Breast Cancer Gene-1).

Fécondité et activité anti-fécondité

En plus de la liste des effets bénéfiques du Moringa, les différentes parties de la plante possèdent des propriétés favorables pour la fertilité ou inversement pour l’avortement.

Activité hépatoprotectrice

Parmi les nombreux flavonoïdes (quercétine, kaempférol, isoquercétine, rhamnétine, etc.) présents dans le Moringa, on pense que la quercétine dans les fleurs du Moringa est responsable de l’effet hépatoprotecteur.

Une publication résume le traitement avec cet extrait de plante pendant environ 21 jours. Ce régime réduit considérablement les lésions hépatiques. On peut montrer cette effet en raison de l’alcaloïde, de la quercétine, du kaempférol, des flavonoïdes, de l’acide ascorbique et des glucosinolates benzyliques présents dans cette plante.

Activité cardiovasculaire

L’extrait aqueux et alcoolique lyophilisé de Moringa oleifera a montré une activité cardioprotectrice chez les animaux après induction de l’infarctus du myocarde par l’isoproténol.

Activité antiulcéreuse et gastroprotectrice

Les bisphénols et les flavonoïdes trouvés dans les feuilles de Moringa ont montré un niveau réduit d’indice d’ulcère, d’ulcère duodénal et d’ulcère de stress dans le modèle d’ulcère gastrique induit par l’ibuprofène.

Activité analgésique et antipyrétique

Les chercheurs ont étudié les fractions d’éther et d’acétate d’éthyle des graines dans un modèle d’hyperpyréxie. En gardant le paracétamol comme étalon 200 mg/kg, l’extrait s’est avéré avoir la meilleure activité antipyrétique parmi tous.

Activité neuropharmacologique

Les résultats précédents ont prouvé que l’extrait de feuilles rétablit les niveaux de monoamine dans le cerveau et est très utile dans la maladie d’Alzheimer.

Douleur neuropathique

Des tests effectués avec des feuilles de Moringa ont montré une modification significative de la douleur neuropathique chez les rats diabétiques.

Effet cicatrisant

Les composés présents dans l’extrait aqueux ont montré un effet considérable sur les ulcères du pied diabétique en régulant les niveaux de divers marqueurs inflammatoires.

Activité immunomodulatrice

L’extrait méthanolique de la plante contient des composants actifs tels que l’isothiocyanate et le cyanure de glycoside. Ces molécules présentent une activité immunostimulante et améliorent efficacement l’immunité.

Activité hématologique

Une étude randomisée en double aveugle suggère que l’extrait aqueux de feuilles améliore efficacement les faibles taux d’hémoglobine chez les femmes.

Activité anti-obésité

La plante a considérablement amélioré le profil lipidique en réduisant le poids corporel. Il a également régulé les gènes liés à l’adipogenèse, une tolérance accrue au glucose et une diminution des niveaux d’hormones telles que la vaspine, la leptine et la résistine.

Activité anti-allergique

L’extrait éthanolique de graines a réduit la libération d’histamine et a également supprimé l’anaphylaxie induite par l’anti-immunoglobuline G.

Activité anti-diabétique

On a constaté que les feuilles de la plante réduisaient le taux de glucose dans les trois heures suivant la consommation, mais pas plus que le glibenclamide, un médicament standard.

Activité diurétique

L’extrait alcoolique et aqueux de racines de Moringa oleifera améliore significativement la lithiase urinaire chez les rats mâles.

Activité de l’enzyme de conversion de l’angiotensine

Des composés tels que la niazimine-A, la niazicine-A et la niazimine-B sont présents dans l’extrait de Moringa oleifera. Ces composés ont une activité antihypertensive puissante lorsqu’ils sont ciblés sur l’ACE, une enzyme importante du système rénine-angiotensine.

Effet anti-venin

Les extraits de feuilles de plante ont montré leur efficacité contre le venin de Naja Nigricollis (une espèce de serpent) chez le rat.

Effet cytotoxique

Les chercheurs ont également constaté que les alcaloïdes et les flavonoïdes contenus dans la plante présentaient une certaine similitude avec la vincristine et la vinblastine. Par conséquent, la plante peut être recommandée pour le traitement à base de plantes des patients atteints de myélome.

Toxicité

Des chercheurs ont évalué le potentiel toxique aigu de la poudre de feuilles de Moringa chez le rat. L’expérience a également révélé que l’administration orale de feuilles séchées jusqu’à 2 000 mg/kg n’avait aucun effet nocif ou mortel sur le corps humain.

Études cliniques

Dans l’ensemble, les études ont démontré l’efficacité de l’utilisation du Moringa pour des conditions telles que la malnutrition, l’insuffisance rénale chronique, l’infection par le VIH et la santé reproductive.

Formulations phytopharmaceutiques

Les extraits de plante Moringa apparaissent extrêmement sûrs aux doses et dans les quantités couramment utilisées pour l’efficacité thérapeutique. https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC9916933/table/ijms-24-02098-t003/?report=objectonly

Phytochimie

Les chercheurs ont étudié presque toutes les parties de Moringa oleifera à des fins de recherche. Sur la base de la littérature recueillie entre 2010 et 2022, les chercheurs ont identifié plus de 90 composés du genre Moringa dont beaucoup ont un potentiel thérapeutique.

Conclusions actuelles

Après une étude approfondie de cette plante, les chercheurs ont constaté que Moringa oleifera peut bénéficier aux humains de plusieurs façons.

Les utilisations traditionnelle et non traditionnelle du Moringa confirment ses effets pharmacologiques. Les formulations phytopharmaceutiques, les études cliniques, le profil de toxicité et diverses autres utilisations sont reconnus dans la présente revue.

Bernard SUDAN
Bernard SUDAN

Ex Chef de laboratoire en toxicologie et pharmacologie LabHead Ciba-Geigy, CIBA, Novartis, Bâle, 1975-2006 Research Nicotine as a hapten in seborrheic dermatitis, The Lancet, British Medical Journal, British Journal of Dermatology, Food and Chemical Toxicology, « Nicotine and Immunology » in Drugs of Abuse and Immune Function Ronald R. Watson ed.

https://www.researchgate.net/profile/Bernard-Sudan
https://www.dermiteseborrheique.net

https://www.bernardsudan.net/

https://www.youtube.com/channel/UCeQB3vdsKeZU-E0zORZr0vQ?view_as=subscriber

https://blogs.mediapart.fr/bernard-sudan/blog/110720/dermite-seborrheique-et-fiasco-de-la-recherche-en-dermatologie

https://blogs.mediapart.fr/bernard-sudan/blog/170818/de-1887-2020-l-effondrement-du-dogme-de-la-dermite-seborrheique

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