Intelligence artificielle et dermatite atopique

par | 19 Juil 2025

Intelligence artificielle : progrès ou recul ?

Dans une récente publication, des dermatologues semblent optimistes quant à l’utilisation de l’intelligence artificielle (IA) pour une meilleure prise en charge de la dermatite atopique.

https://www.sciencedirect.com/science/article/abs/pii/S0091674925007389

La dermatite atopique selon le manuel Merck

Pour bien comprendre les enjeux en cours, il faut d’abord bien définir la dermatite atopique. En effet, pour traiter une maladie, il faut d’abord en trouver la cause ou l’étiologie. Ainsi, le manuel Merck nous résume sa vision de la dermatite atopique : https://www.merckmanuals.com/fr-ca/professional/troubles-dermatologiques/dermatite/dermatite-atopique-ecz%C3%A9ma

On peut ainsi remarquer que le manuel Merck insiste sur l’historique personnel et familial allergique des patients atteints de dermatite atopique. Pour mémoire, les dermatologues américains des années cinquante surnommaient la dermatite atopique « asthma of the skin ou asthme de la peau » !

Ainsi, lorsque l’on veut aborder la cause de la dermatite atopique, il semble primordial de rechercher des facteurs environnementaux, des allergènes.

Une approche actuelle différente

Les dermatologues de cette étude ont une approche beaucoup plus générale et approximative :

« La dermatite atopique est une affection cutanée inflammatoire chronique caractérisée par une hétérogénéité clinique importante, posant des défis importants aux cliniciens en matière de diagnostic, de stratification de la gravité et de gestion« 

Faudrait-il laisser le travail de recherche à l’intelligence artificielle ? On constate donc une approche totalement différente entre intelligence humaine et artificielle !

La suite de leur approche est éloquente.

« L’intelligence artificielle a émergé comme un outil transformateur en médecine et en dermatologie, offrant des solutions innovantes pour le dépistage des maladies, la gradation de la gravité et l’optimisation thérapeutique personnalisée« .

On peut ainsi se poser des questions quant à l’optimisation thérapeutique personnalisée ! En effet, cette optimisation peut renvoyer le dermatologue vers des bases de données thérapeutiques de l’industrie pharmaceutique. Les liens d’intérêts de la dermatologue principale de cette étude sont éloquents quant au danger relatif à cette approche.

De nouveaux biomarqueurs

Au lieu de chercher les allergènes de l’environnement, il s’agit maintenant de trouver de nouveaux biomarqueurs. En effet, l’industrie pharmaceutique va développer de nouvelles thérapeutiques adaptées à ces biomarqueurs. Ces biomarqueurs sont évidemment loin des allergènes et des mastocytes tissulaires.

Une surveillance déguisée

Les dermatologues abordent le risque de surveillance généralisée des patients atteints de dermatites atopiques.

« Intégration future des outils d’IA dans la pratique clinique, comme l’exploitation des données transcriptomiques et protéomiques en temps réel pour prédire les thérapeutiques optimales, surveiller les réponses aux traitements et développer une technologie portable intégrée à l’IA pour la surveillance à distance et continue des maladies, peut rapidement transformer la gestion de la dermatite atopique ».

Une conclusion risquée

Qui peut croire aux garanties fournies par ces dermatologues ! En effet, la dérive est potentiellement dangereuse. Nous l’avons vécu avec les intrusions durant la crise Covid19 et notamment une « obligation vaccinale » ne respectant pas le choix de chaque être humain (convention d’Oviedo).

« Cependant, à mesure que la technologie progresse, il sera essentiel d’assurer la réduction des préjugés grâce à des ensembles de données de formation représentatifs et d’établir une surveillance réglementaire adéquate pour protéger la sécurité et la vie privée des patients afin d’assurer son adoption réussie et généralisée »

Bernard SUDAN

Ex Chef de laboratoire en toxicologie et pharmacologie LabHead Ciba-Geigy, CIBA, Novartis, Bâle, 1975-2006 Research Nicotine as a hapten in seborrheic dermatitis, The Lancet, British Medical Journal, British Journal of Dermatology, Food and Chemical Toxicology, "Nicotine and Immunology" in Drugs of Abuse and Immune Function Ronald R. Watson ed.

https://www.researchgate.net/profile/Bernard-Sudan

https://www.dermiteseborrheique.net
https://www.bernardsudan.net/

https://www.youtube.com/channel/UCeQB3vdsKeZU-E0zORZr0vQ?view_as=subscriber

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