Une publication scientifique originale

Deux chercheuses russes ont publié en novembre 2024 une recherche originale montrant le lien entre allergie alimentaire et rosacée.

https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/39887167

La rosacée en dermatologie

Selon le Vidal, « la rosacée est une maladie inflammatoire chronique de la peau du visage, dont l’un des signes est la couperose (présence permanente de petits vaisseaux sanguins visibles). La rosacée est une maladie fréquente, sans gravité mais source de souffrance psychique liée à l’aspect inesthétique des lésions« .

https://www.vidal.fr/maladies/peau-cheveux-ongles/rosacee-couperose.html

En lisant une telle description, on peut comprendre facilement que les chercheuses russes ont quelques longueurs d’avance ! En effet, leur approche est diamétralement opposée car elles cherchent une cause précise :

La rosacée est une maladie chronique de la peau dans laquelle une violation de sa fonction de barrière peut conduire à la pénétration de divers allergènes qui ne pénètrent pas normalement. Par conséquent, ces allergènes peuvent induire le développement de la sensibilisation. L’étude du spectre de la sensibilisation aux allergènes alimentaires chez les patients atteints de rosacée est particulièrement pertinente. En effet elle peut contribuer à la découverte de nouveaux déclencheurs de maladie et déterminer une approche personnalisée de la thérapie.

Le but de cette recherche a été d’étudier les caractéristiques du spectre de sensibilisation aux allergènes alimentaires et polliniques (réaction croisée) chez les patients atteints de rosacée.

Une recherche bien ciblée

Trente patients atteints de rosacée (groupe 1) ont participé à l’étude. L’âge moyen des patients était de 36 ans. Le groupe témoin était constitué de 20 patients pratiquement sains, comparables en termes de sexe et d’âge (groupe 2). Tous les patients ont subi un examen allergique spécifique : collecte d’une anamnèse allergique, test cutané avec des allergènes alimentaires et polliniques. Compte tenu des résultats d’un test d’allergie spécifique, les patients atteints de rosacée ont reçu une ordonnance individuelle. Cette ordonnance ciblait l’élimination et l’exclusion des allergènes responsables. De plus il y avait également mention des allergènes qui réagissent de manière croisée, pendant une période d’un mois.

Les allergènes alimentaires les plus significatifs dans la rosacée étaient les protéines de seigle et de farine de blé. De plus il y avait également le jaune d’œuf. Près de la moitié des patients ont présenté une sensibilisation à la viande bovine, à l’avoine et au soja.

Les allergènes polliniques les plus courants dans le spectre de sensibilisation chez les patients atteints de rosacée étaient le pollen des prés et celui des graminées. Les chercheuses ont observé une réduction significative de la sévérité de la réaction inflammatoire sur la peau du visage chez 56,7% des patients après un régime d’élimination de 4 semaines.

Une conclusion logique

L’effet clinique positif de l’élimination des allergènes responsables de la rosacée confirme le rôle de l’allergie alimentaire dans la pathologie et justifie les efforts conjoints des allergistes/immunologistes et des dermatologues en matière de thérapie diététique personnalisée des patients.

La dermatite séborrhéique du visage

Ces mêmes chercheuses russes ont relié aussi une cause allergique pour les dermatites séborrhéiques du visage.

https://www.researchgate.net/publication/362114654_Causal_relationship_between_allergy_and_seborrheic_dermatitis

J’ai évidemment pris en référence cette publication dans mes 5 dernières publications internationales en 2024 :

https://www.researchgate.net/profile/Bernard-Sudan?ev=hdr_xprf