Une recherche qui dérange
En publiant mon manuscrit original sur le rôle d’haptène de la nicotine en 1978 dans une petite revue (1) dont le rédacteur en chef qualifiait ma théorie de « château de cartes qui ne manquerait pas de s’effondrer au vent du bon sens », j’ai eu la chance de vivre une évolution fantastique confirmant mes travaux.
Tout d’abord, mes travaux démontraient que la nicotine, petite molécule contenue dans la fumée de tabac, pouvait induire une réaction dermatologique au visage chez des fumeurs passifs.
Cette réaction était classifiée en dermatologie sous le nom bizarre de « dermite séborrhéique », décrite pour la première fois en 1887 par un dermatologue allemand P.G. Unna, précisément à une époque où la fumée de tabac commença par envahir les lieux publics.
Unna donna ce nom de « dermite séborrhéique » parce qu’il pensait que les glandes sébacées produisaient une hypersecrétion de sébum, un beau « château de cartes » qui s’effondra en 1982 (2).
Burton et Pye publièrent dans le British Medical Journal une étude où ils mesuraient le taux de séborrhée qui était le même chez les patients sans réaction dermatologique et chez les patients atteints de dermites séborrhéiques.
On rigole car comment rouler les patients dans la farine presque un siècle avec des traitements anti-séborrhéiques pour rien !
Il s’agissait juste d’enrichir médecins et industrie pharmaceutique.
Entretemps d’autres théories « fumeuses » virent le jour.
On peut notamment noter l’infection par une levure saprophyte « Pityrosporum », théorie à la vie longue mais qui permet aux labos pharmaceutiques de vendre des anti-fongiques aux propriétés anti-leukotriènes, donc anti-allergiques.
Mais il ne faut surtout pas évoquer une quelconque réaction allergique car nous serions en dehors du dogme actuel !
Histoire du tabac
On peut rappeler qu’avant cette époque, les fumeurs de tabac fumaient dans des fumoirs et donc les non-fumeurs étaient beaucoup moins exposés.
De plus, le tabac était fumé occasionnellement depuis l’introduction en France par Jean Nicot à la cour de Catherine de Médicis, notamment pour soigner ses migraines.
Le tabac était alors prisé et non fumé.
Donc, depuis la fin du 19ème siècle, la fumée de tabac commença par envahir les lieux publics et il a fallu plus d’un siècle pour finalement interdire la fumée de tabac dans ces mêmes lieux publics.
Découverte de l’année 1978
En 1978, par exemple de nombreux politiciens fumaient en public sans oublier des médecins, bref toutes ces personnes étaient persuadées que la fumée de tabac passive ne provoquait aucune réaction.
Trente années plus tard, la fumée de tabac est interdite dans tous les lieux publics, la France ayant légiféré après l’Italie mais toute l’Europe et les Etats-Unis sont unanimes pour bannir cette fumée de tabac imposée à des non-fumeurs.
Pendant un siècle l’étiologie de la dermite séborrhéique a été empirique ainsi que les traitements et personne n’avait intérêt à faire avancer le Schmilblick pour cause de profits.
Seuls les patients devaient se débrouiller et dire « merci docteur » sans broncher.
C’est pour cette raison que j’ai attaqué cette question et publier dans de nombreuses revues anglo-saxonnes à l’exception de ma première publication.
Cet éditeur de ma première publication de 1978 est maintenant reconverti dans le « domaine du plaisir » (3), ce qui est matière à recherche pour les futurs siècles à venir, encore mieux que pour la « dermite séborrhéique » !
J’ai publié en 1989 dans la célèbre revue britannique the Lancet (4) et ensuite un chapître dans le livre de Ronald R.Watson aux Etats-Unis (5).
Les médecins fumeurs
La fumée de tabac dans les lieux publics commençait par avoir de sérieux ennuis et les médecins fumeurs ainsi que les politiciens fumeurs commençaient également par écraser définitivement leurs mégots…Nous changions brusquement d’époque mais personne ne voulait évoquer la réalité du rôle d’haptène de la nicotine pour cause de ventes des crèmes dermatologiques et des profits obtenus.
Et maintenant en 2009, la nicotine est brusquement un haptène « officiellement » pour vendre un vaccin qui permettrait de ne plus fumer et donc destiné aux fumeurs. Le risque potentiel de ce vaccin est donc simple suite à mes travaux: choc anaphylactique après une ou plusieurs injections car l’haptène nicotine devient un allergène potentiel en se couplant à une protéine proteuse !
On peut rappeler que les autres produits contenant de la nicotine en chewing-gum ou en système transdermique ont eu des effets légérement supérieurs à un placebo…Donc du pipeau mais rentrée d’argent pour les labos ! On se retrouve dans la même situation maintenant avec le vaccin mais en plus avec des risques majeurs de choc anaphylactique !
La suite dans les prochains mois… avec les services de pharmacovigilance!
Références
1. Sudan BJL. Contribution à l’étude du rôle allergénique de la fumée de tabac. Le tabac: un allergène, la nicotine: un haptène. Allergie et Immunologie (Paris), 1978, 10: 36-54.
2. Burton JL, Pye RJ. Seborrhea is not a feature of seborrheic dermatitis. British Medical Journal, 1983, 286: 1169-1170.
3. Georges M Halpern: « specialist on the topic of pleasure » (www.taste3.com)
4. Sudan BJL. Transdermal nicotine and placebo. The Lancet, 1989, i, 334.
5. Sudan BJL, Sainte-Laudy J. Nicotine and Immunology in « Drugs of Abuse and Immune Functions », Ed. RR Watson, CRC Press, Boca Raton, USA, 1990, 113-123.
Ex Chef de laboratoire en toxicologie et pharmacologie LabHead Ciba-Geigy, CIBA, Novartis, Bâle, 1975-2006 Research Nicotine as a hapten in seborrheic dermatitis, The Lancet, British Medical Journal, British Journal of Dermatology, Food and Chemical Toxicology, "Nicotine and Immunology" in Drugs of Abuse and Immune Function Ronald R. Watson ed.
https://www.researchgate.net/profile/Bernard-Sudan
https://www.dermiteseborrheique.net
https://www.bernardsudan.net/
https://www.youtube.com/channel/UCeQB3vdsKeZU-E0zORZr0vQ?view_as=subscriber